Des sanctions pour les sites publics anglais non accessibles ?

Le , par Élie Sloïm - Accessibilité

Avertissement : cet article a été publié en 2007. Son contenu n'est peut-être plus d'actualité.

Stéphane Vincent, mon collègue du cabinet proposition vient de me faire passer l’adresse d’un billet assez fracassant concernant l’accessibilité au Royaume-Uni.

Cet article de E-government Bulletin explique qu’outre-Manche, les sites publics non accessibles pourraient se voir retirer leur droit d’utiliser l’extension .gov.uk. La sanction tomberait pour les sites qui n’auraient pas atteint le niveau AA des standards internationaux d’ici décembre 2008.

L’article en question est tout de même à prendre avec précautions étant donné qu’il repose sur des projets de documents confidentiels, non produits directement.

Personnellement, j’ai quelques doutes sur la faisabilité d’une telle sanction, tout simplement pour la simple raison qu’un site n’a pas deux états (accessible, ou inaccessible). Il y a une multitude d’états entre ces deux points, dès lors, il est très difficile et probablement contestable de fixer des limites crédibles.

On pourrait imaginer qu’un alt oublié sur une image provoque une plainte qui fasse perdre l’extension gov.uk à un site. Dès lors, tous les internautes qui taperaient cette adresse n’arriveraient plus à atteindre le site et ses services. En terme de gain sociétal, on peut rêver mieux.

Comme nous l’évoquions avec Alain Simeray, Directeur de Tektonika pendant la rédaction du Référentiel Général d’Accessibilité pour les Administrations (RGAA), “Combien de mois de prison pour un acronyme non explicité ou un attribut alt oublié ?

Cet article peut être mis en regard de mon récent billet sur l’alpinisme, puisque l’on y parle également de montagne à gravir et d’échec des politiques menées jusqu’ici :

Government will have a mountain to climb in order to comply with these standards, according to the best available evidence. No government websites achieved the ‘AA’ standard, according to the most comprehensive research in this area, published by the Cabinet Office in 2005 as part of the UK Presidency of the EU. Just 3 per cent of government websites in the EU reached the minimum ‘A’ standard.

Quoi qu’il en soit, ça peut donner des idées de sanctions possibles à d’autres gouvernements confrontés à la même problématique. Imaginez deux secondes la même nouvelle en France, brrr, ça fait froid dans le dos ;-)