Overdose de survols 2 le retour

Le , par Élie Sloïm - Société Temesis

Avertissement : cet article a été publié en 2006. Son contenu n'est peut-être plus d'actualité.

Il y a quelques semaines, je vous parlais ici-même de la manie actuelle qu’avaient les designers web de ne plus signaler leurs liens qu’au survol de ceux-ci. Je prenais pour exemple les principaux sites français de presse, qui utilisent presque tous cette technique. En résumé, et pour ceux qui n’ont pas lu le billet précédent, il s’agit de mettre en place une classe Hover sur les liens qui ne peuvent alors être distingués d’un simple texte qu’en les survolant avec une souris.

J’ai eu récemment une expérience personnelle qui m’a montré à quelle point cette technique pouvait s’avérer néfaste en termes d’utilisabilité. Je suis l’heureux propriétaire d’un pocket PC ou smartphone, je ne sais pas comment on dit, enfin bref, je peux naviguer sur internet avec mon mobile, lorsqu’il marche et que j’arrive à m’en servir. Pour ceci, je suis équipé d’un stylet, qui me permet de dicter mes ordres à l’engin, et qui me permet bien sûr de pointer sur les liens dans les pages web.

Soucieux de vérifier si j’avais bien perdu au loto sportif comme toutes les semaines, un ami m’a demandé de me rendre sur le site du journal l’équipe. J’accède sans trop de difficultés au site, et moyennant une double navigation verticale et horizontale, j’arrive à peu près à trouver où se trouve les infos que je cherchais.

Oui, mais voilà, vous me voyez peut-être venir : quelqu’un peut-il m’expliquer comment survoler des liens avec un écran tactile de ce type. Impossible. La notion de survol supposerait que je puisse faire glisser mon stylet sur l’écran et que les liens deviennent alors visibles. A moins que je ne saches pas me servir de ce bidule (Qtek S100), je ne crois pas que cela soit possible en tous cas, avec mon navigateur.

Me voilà donc parti à cliquer sur les titres, les chapeaux d’articles, les textes. Bien sûr j’ai fini par trouver, mais c’est un exemple parmi d’autres des problèmes d’utilisabilité que ce genre de pratiques peut générer. Un lien, ce n’est pas comme du texte, et tout le monde n’a pas la compétence ou l’équipement pour jouer aux devinettes avec son Interface Homme-Machine.

A mon humble avis, le nombre de personnes placées dans ce type de contexte de navigation va augmenter considérablement dans les années à venir. Et malheureusement, voici encore une exemple de mauvaise pratique qui a encore de beaux jours devant elle.