Evolution majeure du RGAA

Le , par Aurélien Levy - Accessibilité

Avertissement : cet article a été publié en 2014. Son contenu n'est peut-être plus d'actualité.

Le RGAA (Référentiel Général d’Accessibilité pour les Administrations) va prochainement évoluer. Voici un point rapide pour nos clients et plus généralement pour tous les observateurs de l’accessibilité du Web.

Bref rappel de l’historique

En 2007, Temesis a travaillé à la demande de l’État sur la constitution d’une annexe technique des tests du RGAA 1.0. A l’époque les WCAG 2.0 n’étaient pas encore sorties. Les principales avancées de ce référentiel étaient de proposer une méthode de tests unitaires (décomposés en sous-tests), une proposition de déploiement des critères sur trois années, et également un classement des tests par profil (graphistes, développeurs, etc..).

Fin 2008, les WCAG 2.0 ont été publiées. Braillenet, association de référence dans le secteur, a assuré la coordination de la traduction des WCAG pour en faire la première traduction officiellement validée par le W3C, et le document de référence pour le RGAA. La DGME (Direction Générale de de la Modernisation de l’État) nous a demandé de mettre à jour la liste de tests. C’est ce qui a donné la version 2.2.1 du RGAA, première méthode française de tests d’accessibilité pour WCAG2.0.

Par la suite, en 2009, Temesis a collaboré avec Braillenet pour l’élaboration du nouveau référentiel Accessiweb 2.0. Il s’agissait de passer également à WCAG 2.0, d’assurer une cohérence et de proposer une correspondance avec le RGAA. Depuis cette date, nos formateurs effectuent les formations au RGAA en partenariat avec Braillenet.

Ô vieillesse ennemie

Malheureusement, du côté du RGAA, faute d’acteurs et de budget consacré à ce dossier au sein des différents gouvernements successifs, le référentiel n’a depuis plus évolué tant dans sa partie technique -sur laquelle nous sommes intervenus- que dans le contrôle et la mesure de son déploiement.

Avec l’apparition de HTML5, de CSS3, d’ARIA et de l’usage massif de javascript, cette absence de mise à jour l’a rendu progressivement inapplicable dans certaines situations. Par exemple, si vous utilisez la balise

Les choses évoluent

Bonne nouvelle, les choses vont bouger prochainement puisque l’État vient d’annoncer une nouvelle version 3.0 du référentiel qui va être directement issue des travaux de Braillenet sur le référentiel Accessiweb HTML5/ARIA sur lequel nous avons également activement collaboré. En plus de la mise à jour du document technique et de sa maintenance, le marché attribué comporte également la production de contenus de formation type, de la communication et la mise en place d’un label “SI accessible”.

C’est une excellente nouvelle, car ce référentiel, bien que nécessitant encore quelques ajustements et discussions, constitue une base solide, actualisée, et pertinente. C’est un juste retour des choses par rapport à l’effort considérable mené par Braillenet depuis quelques années.

Fondamentalement, si vous avez déjà travaillé sur l’accessibilité avec le RGAA, avec Accessiweb 2.1, tout ce que vous avez fait est utile et capitalisable, il s’agit dans tous les cas de méthodes d’application des standards internationaux WCAG 2.0. Vous pourrez par contre désormais utiliser les standards de développement actuels tout en étant sûr d’en faire un usage correct au niveau de l’accessibilité.

De notre coté nos experts connaissent déjà très bien le référentiel Accessiweb HTML5/ARIA et nous introduirons le RGAA 3.0 dès que possible dans les outils Opquast desktop et Opquast reporting.

Et après

Le référentiel technique est choisi, la DISIC qui pilote l’opération a passé un accord avec le FIPHFP pour co-financer l’opération à hauteur de 1,5 millions d’euros si l’on se base sur la valeur estimée sur l’avis d’appel d’offre émis. Maintenant, le gouvernement va devoir faire en sorte de mettre en œuvre ces évolutions efficacement. Nous vous tiendrons autant que possible au courant des choix qui seront effectués par l’État dans le domaine.

Il est notamment question de la mise en place d’un label « SI accessible » et il y a fort à parier qu’une sorte d’agenda programmé à l’image de ce qui a été fait sur l’accessibilité du bâti soit de la partie (et qui pour l’instant ne semble pas faire l’unanimité) . Nous ne doutons pas que les acteurs du monde du handicap seront une fois encore vigilants sur le niveau d’exigence requis et la qualité du dispositif que proposera l’État.

Quoi qu’il en soit, peu importe les chemins qui seront choisis pour que l’accessibilité des sites s’améliore en France : nous serons présents, comme nous l’avons été au cours des 10 dernières années. Bien entendu, nous nous tenons prêts à accompagner les clients qui en ont besoin pour améliorer l’accessibilité.